Comment les Révolutionnaires recrutent-ils leurs membres ?

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Quel est le profil-type du Révolutionnaire? Comment se passe le recrutement des nouveaux membres et leur embrigadement? Qui rejoint leurs rangs, et comment des jeunes gens s’enrôlent-ils du côté de la haine et de la violence? Autant de questions auxquelles répond pour nous Karro Fourrey, présidente de la Ligue Mondiale pour la Paix.

GLT : Comment pourrait-on définir la cause révolutionnaire?
Karro Fourrey : La cause Révolutionnaire peut se résumer en une seule phrase : réduire à néant l’ordre du monde en semant le chaos et l’anarchie. C’est un mouvement terroriste que la haine de la liberté et de la paix pousse aux actions les plus violentes.

Peut-on parler de piraterie élaborée?
C’est une question intéressante. La piraterie est, par essence, un mouvement spontané, désordonné, sans aucune structure. Les ennemis d’hier s’allient volontiers afin d’anéantir un adversaire plus puissant, et l’ensemble se résume à un jeu de pouvoir où règnent les plus forts et les plus fourbes. C’est un mouvement très primaire, très animal, et surtout parfaitement dépolitisé. Le pirate se soucie peu de savoir qui se dresse devant lui : sa mentalité toute entière est basée sur la domination de l’autre et l’obtention de la réputation la plus infamante possible. C’est au final un mouvement très narcissique.

Comment analyseriez-vous, en comparaison, le mouvement révolutionnaire ?
Le mouvement Révolutionnaire, lui, est d’un ordre tout autre. Il s’agit d’un groupe structuré, financé et armé dans le seul but de détruire la Gouvernement Mondial. Comme toute armée, ils possèdent une organisation extrêmement rigide basée sur l’obéissance. Toute opposition au grand leader Dragon, ou plus généralement toute remise en question, même partielle, de sa philosophie, se traduit par un très lourd châtiment. Nous avons recueilli des témoignages d’anciens révolutionnaires qui ont réussi à échapper à son emprise, et ce qu’ils nous racontent nous interroge profondément. Le culte du leader semble être la norme, et comme dans toute organisation corrompue, les plus hauts dirigeants vivent dans un luxe incroyable en comparaison des autres. Ceci s’appelle chez eux «l’apprentissage de l’humilité». Certains témoignages édifiants nous ont révélé l’existence d’un harem composé d’esclaves sexuelles à disposition exclusive des principaux leaders du mouvement, ainsi que d’une milice spécialisée dans le kidnapping et l’embrigadement des enfants.

On sait que la propagande joue un rôle primordial dans cet effort d’embrigadement…
Absolument, et c’est un élément capital à prendre en compte si l’on souhaite comprendre la logique de développement de ce mouvement. Plus encore que des territoires, c’est véritablement les esprits que tente de conquérir Dragon, et l’on constate depuis de nombreuses années l’apparition continue et régulière de fausses informations visant à discréditer le Gouvernement Mondial. Les révolutionnaires possèdent leurs propres publications qu’ils distribuent illégalement et dans lesquelles est écrit à peu près tout et n’importe quoi.

Concrètement, comment se passe l’enrôlement de nouvelles recrues ?
Comme je l’ai déjà mentionné, l’enlèvement d’enfants est une pratique tristement habituelle. Nous avons toutefois constaté qu’un certain nombre de jeunes gens fragiles, le plus souvent touchés par une grande misère ou des drames familiaux, se tournent vers la cause Révolutionnaire par désir d’appartenance à un groupe. Une fois intégrés au mouvement, les nouveaux arrivés subissent un lavage de cerveau progressif mais constant. L’ensemble fonctionne grâce à un système vieux comme le monde, celui de la punition et de la récompense. Tout ceci est très théâtral et savamment orchestré.

Pensez-vous aujourd’hui que le danger révolutionnaire soit plus grand que celui émanant de la piraterie ?
Je le pense en effet. Certains voient aujourd’hui les pirates et les révolutionnaires comme les deux faces d’une même pièce et d’un même problème. Dans les deux cas, il y a effectivement un désir d’hégémonie à travers des actes toujours plus violents, et les deux mouvements se doivent d’être vaillamment combattus. J’estime en revanche, et pour répondre spécifiquement à votre question, que l’armée Révolutionnaire présente un danger bien plus important que la piraterie en raison de son très haut niveau d’organisation et sa haine de la liberté, froide et implacable.

Eibes Peter est journaliste spécialiste des questions de défense et de stratégie au sein du GrandLine Times depuis 1515.
Il a notamment servi comme correspondant militaire pendant les guerres du Royaume de Seglock, de Saint Reia et de Sarayev. Il a reçu plusieurs prix comme le prix Kalache-Nikov en 1517, le prix Zephyr (pour les articles militaires) ainsi que le prix Thompson-Colt (pour ses interviews). Il aura été le correspondant privilégié du GrandLine Times pendant la terrible Guerre du Sommet en 1522.